Home   Blog   Nouvelles   Carnets de Voyage   Monnaies   Médailles   Jeux   Galerie

Sunday July 06th, 2025

Zabadors Welt








Chronike von 2024



Januar Februar Mrz April Mai Juni
Juli August September October November Dezember
 

5 pulls

Sonntag 29 September 2024 am 10:31:08

 

La blague du jour de ma Tante Framboise glanée sur internet est tout à fait appropriée pour aujourd'hui. La météo est épouvantable, on se sent bien en automne comme il faut ^^. Hier, c'était encore l'été et Titi a pu profiter de son cours de surf ! Et il progresse. Non seulement il tient debout sur la planche, mais il arrive à prendre des vagues au large et à les tenir jusqu'au rivage. Il m'épate ce petit, et il m'a aussi donné grave envie d'essayer. Par contre, j'ai regarde les tarifs, et wouahou, c'est pas donné. Je crois que les gens qui ont gagné les cours de surf à la tombola ne se rendent pas compte de la valeur du ticket, inversement proportionnelle à sa taille (hein Lucie ;-) ).


Mon ptit surfeur

Bon, et la blague me direz-vous ? La voici "Aujourd'hui, je mets 5 pulls, ça fait dimanche !". Haha, ben oui tiens, bonne idée les 5 pulls.

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Scale Factor

Freitag 27 September 2024 am 11:02:28

 

Hier soir, comme prévu, je suis allée chercher ma nouvelle mouette. Sur le coup, le choc: elle n'est pas du tout de la même taille que celle que j'ai. Zut ! Tant pis, maintenant que je suis là, je la prends quand même. Arrivée à la maison, une petite comparaison s'impose: c'est bien la même, mais à un petit facteur d’échelle près ^^. Cela étant, je trouve que ça passe. Vous en pensez quoi ?

?


Et de quatre !

La mise à l’échelle, c'est d'ailleurs le sujet de mon cours d'informatique graphique de cet aprem. Si P' = S1.P et que P'' = S2.P', alors quelle est la relation entre P'' et P ? Vous avez deux heures ^^. [Dit autrement, si on multiplie un truc par 2 puis par 3, par combien est-il multiplié au final ?]. En vrai, il y a un peu plus que ça dans mon cours (heureusement :p). Le sujet, ce sont les matrices de transformation en général et comment on les utilise pour positionner des objets dans l'espace, avec la bonne orientation et à la bonne échelle.

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Cha travaille dur !

Donnerstag 26 September 2024 am 11:46:41

 

J'ai commencé ma journée en travaillant dans le canap à mettre à jour mon CV en vue de ma demande de CRCT. C'est un chouillat pénible car la dernière version date de fevrier 2022. Il me faut donc me souvenir de tout ce que j'ai fait ces 3 dernières années et retrouver tous les détails (numéros de poste pour les CoS, date des élections pour mes divers mandats, titre de thèse pour les jurys auxquels j'ai participé, conférence/journaux pour lesquels j'ai reviewé ...). On en fait des choses en 3 ans !

J'étais donc à faire ça dans mon canapé, tout en notant les idées pour mon projet de recherche qui passaient dans mon neurone, quand je suis arrivée à cours de batterie. J'en ai donc profité pour passer à la douche (j'ai un comité de recrutement cet aprem, donc obligation d'aller à Vannes -- enfin obligation non, mais je préfère me déplacer).

Après la douche, j'ai voulu reprendre là où j'en étais, mais à mon bureau cette fois (because chargeur branché). Et là, bam, impossibilité de travailler, un poilu avait pris ma place ! Il était tellement mignon que je n'ai pas osé le déranger ;-)


Salto qui travaille dur !

Sinon, j'ai trouvé une mouette en troc sur fb qui semble être de la même série que celles que j'ai déjà (p_value < 0.005) . Je dois donc la récupérer ce soir ^^.

 
  1 Kommentar

Étudiants trop assidus...

Mittwoch 25 September 2024 am 15:28:10

 

Il y en a qui désespèrent car leurs etudiants ne viennent pas en cours... ce n'est pas mon cas. En refaisant les comptes, je viens de découvrir que j'en avais 3 de trop à mon cours d'informatique graphique ! lol.

Dans la série étudiants, un autre ce matin qui me redemande les supports d'un cours qu'il a suivi en L3 avec moi. Il vient d’être embauché dans un laboratoire de recherche et s'est souvenu d'un cours qui pourrait lui servir ^^ Ça fait plaisir de voir que des fois, on sert à quelque chose ;-)

Il y a quelques années, j'ai reçu un e-mail d'un étudiant très discret qui me remerciait, qui me disait que grâce à moi il avait été jusqu'au bout de son diplôme. Ça m'a fait super plaisir. A la fin du message, il concluait en me disant que finalement, l'informatique ce n’était pas pour lui, et qu'il avait décidé de devenir moine. Je ne sais toujours pas comment je dois le prendre ^^.

Blague à part, ils sont vraiment bien ces jeunes, surtout les 2 promos de master de cette année, M1 et M2. On sent leur soif d'apprendre, et ça fait du bien car depuis la crise de covid, on sentait surtout qu'ils avaient envie de rester chez eux. J'ai hâte d'avancer avec eux sur les projets, je pense qu'on va bien s'amuser ;-)

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Framboise du matin

Dienstag 24 September 2024 am 9:56:00

 

Ce matin, je suis allée voir mes petites plantations et j'ai eu la surprise de voir que j'avais 5 framboises, dont une presque mure. Je l'ai cueillie, puis mangée, elle était trop bonne :p Vivement que les autres soient mures (et pas mangées, aller Salto, au boulot !).

Hier, je vous avais préparé une petite chronique sur le fonctionnement de l'IA générative sous Photoshop, mais finalement, je me suis rendue compte que j'avais encore une fois fait ma quiche, alors je l'ai effacée. Finalement, je me dis que je peux vous montrer quand même à quoi ça ressemble, même si je ne suis pas satisfaite du résulat.

Il y a quelques semaines, je suis allée à la pêche aux crevettes et j'en ai pêché une particulièrement grosse. Alors je l'ai prise en photo.


Miss Crevette 2024

Elle va servir de modèle pour la modélisation 3D (c'est pas pour rien qu'on l'appelle Miss Crevette 2024 ^^), mais j'ai eu envie de jouer un peu avec les algos de stylisation de Photoshop. J'ai joué avec le filtre de "oil paint" et des filtres de colorisation. Ensuite, j'ai enlevé le background qui était moche (en haut de la photo), et c'est là que j'ai fait appel à l'IA générative, pour remplacer la partie de l'image que j'ai enlevée et lui faire générer un ombrage (du à des feuilles de lilas) cohérent avec celui déjà existant. J'ai déjà utilisé ce procédé pour recoller mes textures dans le projet Motion in Style sur lequel je travaille en ce moment, et je trouve que ça fonctionne assez bien, mais je ne peux pas vous montrer les images tant que le papier n'est pas publié. Après la génération de 6 solutions, j'en ai trouvé une qui me convenait, le résultat est plutôt pas mal.


La même photo avec quelques filtres de peinture et de colorisation, et un remplacement du haut de l'image généré par IA

Le problème, c'est que je ne suis pas fan du résultat final, au niveau des couleurs. Et vous me connaissez, les couleurs, pour moi, c'est essentiel. A retravailler donc...

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Tired to be a moth !

Sonntag 22 September 2024 am 10:45:23

 

Une petite chanson que j'adore et qui me trotte dans la tête (et sur le lecteur CD de ma voiture, coincidence ???)

The moth don't care when he sees the flame
He might get burned, but he's in the game
And once he's in, he can't go back
He'll beat his wings till he burns them black

No, the moth don't care when he sees the flame
No, the moth don't care when he sees the flame

The moth don't care if the flame is real
'Cause flame and moth got a sweetheart deal
And nothing fuels a good flirtation
Like need and anger and desperation

No, the moth don't care if the flame is real
No, the moth don't care if the flame is real

So come on, let's go, ready or not
'Cause there's a flame I know, hotter than hot
And with a fuse that's so thoroughly shot
(Away)

The moth don't care if the flame burns low
'Cause moth believes in an afterglow
And flames are never doused completely
All you really need is the love of heat

No, the moth don't care if the flame burns low
No, the moth don't care if the flame burns low

The Moth - Lost in Space - Aimée Mann

Pour ceux qui veulent découvrir, c'est par la !

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Dernier jour de l’été

Samstag 21 September 2024 am 10:38:12

 

Ce matin, je me lève, je regarde mon téléphone, je scrolle vite fait sur FB (je me demande vraiment pourquoi, y a jamais rien de bon) et je vois une pub “dernier jour de l’été” ! Au réveil, ca pique ! En prime, j’ai le nez bouché, la loose. Sur une note plus positive, il ne fait pas le temps pourri qui était prévu. Néanmoins, ca doit bouger à la plage, car le cours de surf de Titi est annulé.

Hier soir d’ailleurs, c’était plutôt la fin du monde. Les oiseaux tournaient en désordre au dessus de la maison, une vraie scène d’apocalypse.

Changement de temps, de saison, et c’est parti pour la préparation d’Halloween. Les invitations pour la murder ont été envoyées. Si vous ne l’avez pas reçue (désolée) et que vous voulez participer, dites-le moi et je vous l’envoie ! J’avais d’ailleurs envie d’écrire une murder fin du monde, du style une invasion zombie sur terre. Ca doit être fun de jouer un zombie (hein Pégase ^^). Je vois bien aussi Lucie jouer un zombie (surtout qu’elle a déjà commencé à potasser le sujet et regarder des vidéos YouTube, ca promet :D). D’ou me vient cette idée me direz-vous ? D’une série qu’on a regardée il y a quelques mois avec Titi, et que nous avons appelée “les zombies champignon”. C’était très bien fait, surtout le générique, vraiment magnifique. Il fait d’ailleurs penser au générique de “Dexter”. Je ne serais pas étonnée si les graphistes derrières étaient les memes. Le vrai titre, c’est “The Last of Us” et c’est produit par HBO.

Et juste après Halloween, ce sera notre soirée spéciale. Double organisation pour moi cette année et du coup, double déco (un repas d’anniversaire en mode zombie, ca ne ferait pas sérieux :p). J’ai donc voulu aller à Emmaus Vannes hier pour voir s’ils n’auraient pas des fioles bleues ou des poissons en bois pas trop chers, mais, pas de bol, ca fermait à 17h30, je suis partie trop tard du bureau (je n’avais pas vérifié avant). Je pense donc aller voir du coté de la recyclerie de Merlevenez cet aprem. Si vous avez des fioles, des poissons, des bateaux, des phares, des mouettes, bref, des choses en rapport avec la pêche et la mer, je veux bien. Le thème couleur est bleu foncé / crème. Sauf pour les crabes que j’ai fait rouges, et les crevettes, si j’arrive à en faire (c’est pas gagné gagné), ou si j’en trouve (mais vu qu’il n’y a rien sur internet, ca risque de s’avérer difficile).

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Panier de crabes !

Donnerstag 19 September 2024 am 21:08:02

 

Aujourd'hui, c'est grande marée. Nous sommes donc allés à la pêche aux crevettes. Le timing était moyen vu que j'avais une intervention auprès des masters ce matin, mais j'ai un peu expédié la présentation et je suis arrivée au milieu des rochers à peu près en même temps que la marée basse. Par chance, les crevettes étaient au rendez-vous. Mes coins secrets avaient déjà été fouillés mais j'en ai tout de même ramené quelques-unes. Malheureusement point de photo aujourd'hui.

Par contre, j'ai pour vous une magnifique photo de crabes que j'ai peins pour l'anniversaire du grand sage le mois prochain (chuuuut, c'est une surprise).


Ne sont-ils pas appétissants ??? :p

J'ai aussi récupéré des petits bâtons en bois pour construire des mini-épuisettes et des minis canes à pêche... J'ai pas pu m’empêcher... LOL


Crabes ninja, ça rigole pas !

Me reste plus qu'à trouver des crevettes ! Ou les modéliser et les imprimer en 3D (Whyl ? :D)

Sur ce, chers Zabanautes, je vous souhaite une agréable après-midi en cette magnifique journée ensoleillée. De mon coté, c'est comité de sélection !

EDIT 21:06 - Voici la photo des crevettes, et encore ce n'est que la moitié. Elles sont trop bonnes, je vous laisse imaginer (et baver sur votre clavier :p).


Miam :p

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Relooking

Mittwoch 18 September 2024 am 11:21:01

 

Après des années à avoir délaissé ce blog, et ce site dans son ensemble, me voilà de retour ! Depuis avril, je retrouve mon énergie, et depuis quelques semaines, je me rends compte que j'ai retrouvé beaucoup de temps, et avec le temps, l'envie de refaire plein de choses.

Au mois de juin/juillet, j'ai commencé à me mettre à jour coté web. Il faut bien l'avouer, les tables html, c'est quand même bien dépassé ;-). J'ai testé des choses avec ajax, c'est pas mal du tout. Tout ça pour dire que ce site me fait de la peine. Même si c'est mon bac à sable, il est grand temps de le relooker ! Il n'est plus à la mode, ne me correspond plus du tout, et est truffé de vieux trucs inutiles ou d'autres en construction que je ne ferai jamais ! Et bien sur, à la rue technologiquement. Preuve en est le captcha du livre d'or qui ne captcha pas grand chose !

Voilà voilà, je dois vous laisser, Titi a patin ! Cette année, il est entré dans la section "gala", il commence le vrai patinage artistique, même les entrainements sont beaux à regarder :-)

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Liability

Mittwoch 18 September 2024 am 0:51:37

 

Une autre nouvelle, plus noire... écrite bien avant la naissance de BebeY je vous rassure... Mais c'est bien de le savoir ^^. J'ai du piocher assez profondément pour celle la... bref, vous verrez !

----

Liability. Tel était le titre de la chanson que Jeanne écoutait en ce matin de septembre tout en désherbant son plant de citrouille. L’été avait été sec, il ne s’était pas très bien développé, seul un fruit s’était formé. C’est ce qui le rendait exceptionnel et merveilleux à ses yeux tant le symbole qu’il portait était fort. Encore un mois et demi et il serait prêt, enfin !

Jeanne était une jeune maman de tout juste vingt-quatre ans. Elle était plutôt quelconque. De taille moyenne, elle avait une silhouette fine, les yeux marron et les cheveux mi-longs de couleur châtain, un ensemble plutôt ordinaire. Sa vie l’avait été un peu moins. Elle avait perdu ses parents très tôt dans un accident d’avion. Elle n’était pas avec eux ce jour-là, elle passait les vacances d’été chez sa grand-mère en Bretagne, la seule famille qui lui était restée après ce jour dramatique. La vieille dame l’avait élevée puis avait fini par succomber à son grand âge. Par chance, Jeanne était alors majeure et libre de voler de ses propres ailes : c’était arrivé le jour de ses 18 ans ! Cette année-là, elle ne fêta pas son anniversaire et les années qui suivirent non plus.

Après quelques mois à vivre seule dans la maison de sa grand-mère qui était devenue la sienne, elle avait décidé de partir, les souvenirs étant trop lourds à porter. Elle avait alors vendu la petite bicoque bretonne pour vivre quelque temps à Nantes. Là encore, elle n’était restée que très peu de temps. Alors serveuse dans un pub du centre-ville, elle avait rencontré Jérémy, l’homme de sa vie. Du moins, c’est ce qu’elle croyait. Ils avaient très vite fait des projets : vivre à l’étranger, faire le tour du monde en voilier, acheter un hôtel-restaurant... Malheureusement, ces projets avaient vite été rattrapés par la réalité : elle tomba enceinte la même année. Ils déménagèrent à la campagne peu avant l’arrivée du bébé.

Jeanne repensait à leur arrivée dans cette maison de campagne lorsque son téléphone portable sonna. C’était le réveil, il était 8 h. Il fallait qu’elle retourne à la maison. César, son petit garçon de cinq ans serait bientôt levé. Elle fit une dernière caresse à sa citrouille et s’en alla, soupirant. Elle aimait ces instants passés dans son jardin le matin, seule, perdue dans ses pensées, à réfléchir au passé, au présent et, d’une certaine façon, à l’avenir.

Tout aurait été si différent si le papa de César, Jérémy, ne les avait pas quittés ! Il était parti sans eux, un matin de novembre. Jeanne le revoyait encore buvant son café, brûlant, sans lait ni sucre et croquant dans une tartine de confiture de fraise. Il y avait de la brume ce matin-là. Elle l’avait accompagné à sa voiture, l’avait embrassé comme elle le faisait tous les matins. Puis il était monté à bord du véhicule pour se rendre au travail, avait démarré puis était parti. Elle avait regardé les feux de la voiture s’éloigner. Elle avait eu un mauvais pressentiment ensuite. Elle avait l’estomac noué sans savoir pourquoi. Elle ne le comprit que plus tard. Il ne revint jamais.

Deux années avaient passé. César avait grandi. Jeanne n’avait pas refait sa vie, elle vivait encore dans le passé. Elle rejouait sans cesse cette dernière journée dans sa tête. Jérémy manquait aussi à César. Il serait content de le rejoindre. Bientôt. Pour Halloween. Avec sa jolie citrouille. Oui, il serait content.

La sonnerie retentit une nouvelle fois. Elle était en retard, César serait bientôt réveillé. Il fallait qu'elle lui donne son petit déjeuner puis qu’elle le lave, l’habille, puis l’emmène avec elle faire les courses. Elle ne pouvait pas le laisser seul à la maison et n’avait personne pour le garder. Elle savait que les courses avec César, ce serait un enfer. Mais elle n’avait pas le choix, il fallait bien le nourrir ! Il n’y aurait qu’elle, elle se contenterait des légumes du jardin. Mais César avait besoin de grandir, il lui fallait de la viande, du lait, des protéines...

Deux semaines avaient passé. L’horloge de l’ordinateur indiquait minuit dix. Jeanne surfait sur la toile. Elle lisait surtout les forums sur l’éducation des enfants difficiles et les forums de médecine. César dormait enfin, mais la journée encore une fois, n’avait pas été de tout repos. Toutes les lumières étaient éteintes et elle pouvait voir la lumière de la lune filtrer à travers la fenêtre. C’était la pleine lune et dehors, on y voyait presque comme en plein jour. Jeanne ressentit ce filet de lumière comme un appel irrésistible et décida de se rendre dans son jardin. C’était le seul endroit qui l’apaisait désormais. Elle s’assit auprès de sa citrouille et commença à la contempler tout en chantonnant.

Elle avait bien grossi ces deux dernières semaines. Il ne restait plus qu’un mois avant la soirée d’Halloween. Plus cette soirée approchait, plus elle se sentait stressée et excitée à la fois. Pourvu que tout se passe comme prévu, se répétait-elle sans cesse. Et après ? Elle préférait ne pas y penser. Une larme perla sur son visage. Son regard s’embua. Elle s’imagina Jérémy auprès d’elle pour quelques instants. Elle imagina la conversation qu’ils auraient pu avoir, lui accroupi face à elle, caressant la citrouille et lui murmurant : « Je suis désolé. Ce n’est pas de ta faute ». Il était si doux avec elle. Comment n’avait-elle rien vu venir ? Pourquoi n’avait-elle pas pu empêcher l’inévitable ? Elle se sentait coupable, fautive et pourtant impuissante.

Essuyant ses larmes, elle décida de rentrer se coucher. Elle était de plus en plus fatiguée et dormait de plus en plus mal. Elle passa par la chambre de César : il dormait paisiblement tel un ange. Plus il grandissait, plus il ressemblait à son père. Elle fit bien attention de ne pas le réveiller puis alla se réfugier au fond de son lit. Encore une fois, elle ne parvint pas à s’endormir avant le lever du soleil. À 7 h, le réveil retentit sauvagement. Elle peina à se réveiller. De son cou, elle décrocha la clef du tiroir de sa table de chevet et l’ouvrit. Elle y prit des médicaments qu’elle s’empressa d’enfouir au fond de sa poche, referma soigneusement le tiroir, puis sortit dans le jardin. Elle avait les traits tirés et était au bord des larmes. Elle désherba les quelques carottes qui avaient bien voulu sortir puis passa le reste de l’heure qu’elle s’accordait tous les matins auprès de sa citrouille qui était de plus en plus belle. Elle s’assoupit.

Elle fut réveillée par son réveil qui indiquait 8 h. Elle devait préparer le petit déjeuner de César. Elle se hâta donc vers la cuisine. Elle fit chauffer du lait pour lui préparer un chocolat chaud, puis elle grilla deux tartines qu’elle badigeonna de pâte à tartiner. Elle se saisit ensuite des médicaments qui étaient dans sa poche et émietta une pilule sur la tartine puis ajouta une seconde couche de pâte à tartiner. C’était la seule façon qu’elle avait trouvée pour que César prenne les médicaments qu’il n’acceptait pas. À peine avait-elle achevé sa supercherie que le petit garçon déboulait dans la cuisine en hurlant pour signaler qu’il avait faim. Sa mère l’installa à table, mais César paraissait las des tartines de chocolat. Il prit la première tartine et la jeta à terre. Jeanne lui expliqua qu’il fallait manger pour prendre des forces et bien grandir, mais c’était un jour sans et le petit garçon en avait décidé autrement. La seconde tartine atterrit dans la figure de sa mère !

Une dizaine de jours passa. Les jours se ressemblaient les uns les autres. Jeanne se sentait de plus en plus mal : psychologiquement mais aussi physiquement. Elle était au bord de l’épuisement à cause du manque de sommeil et son genou et son petit doigt lui faisaient mal : une mauvaise chute ! Il ne restait désormais plus que deux semaines avant le 31 octobre. Deux semaines pendant lesquelles Jeanne devrait préparer son fils aux retrouvailles avec son père. Elle hésitait encore quant à ce qu’elle allait faire. Devait-elle l’accompagner ou le laisser partir seul ?

Désormais, Jérémy l’accompagnait tous les matins dans le potager. Il s’asseyait à côté d’elle et le plus souvent restait muet. Quand il acceptait de lui adresser la parole, c’était toujours pour prononcer les mêmes mots : « Je suis désolé... ». Malheureusement, cela ne réconfortait pas Jeanne qui se sentait de plus en plus seule.

Ses soirées, elle les passait sur internet, sur les forums, mais aussi maintenant sur les blogs de cuisine. Elle avait toujours été une piètre cuisinière adepte des plats surgelés. Cette année, elle s’était enfin mise à jardiner. Elle n’avait fait qu’un tout petit potager et ne s’était contentée d’y mettre que quelques légumes. Elle devait maintenant améliorer ses capacités culinaires si elle voulait un jour être en mesure d’exploiter les résultats de son labeur. Et puis il lui faudrait préparer un bon repas pour son fils à la fin du mois pour célébrer l’évènement. Dans le jardin, elle avait des carottes et des pommes de terre en plus de la citrouille. Elle irait acheter du poulet, c’était la viande préférée de César.

Le jour tant attendu arriva enfin. Ce matin-là, elle savait qu’elle se rendait sans son jardin pour la dernière fois. Sa décision était prise. Le soir venu, elle et son fils partiraient pour un long voyage pour retrouver Jérémy. Elle cueillit donc l’ensemble des légumes : cinq pommes de terre partiellement mangées par les taupins, trois carottes biscornues et une citrouille magnifique !

Elle profita du petit déjeuner pour expliquer à César que c’était le jour d’Halloween et que ce jour-là, c’était la fête de la citrouille. Le petit garçon grimaça : il paraissait apprécier l’idée. Ce matin-là, il mangea ses deux tartines. Cela soulagea Jeanne, la journée serait plus paisible ainsi. Après le petit déjeuner, elle expliqua à César qu’ils allaient cuisiner pour faire un repas copieux pour le soir. La journée se déroula plutôt sans encombre. César observa sa mère couper les légumes, les passer sous l’eau et les mettre en cuisson. Puis ce fut le tour du poulet qui fut préparé puis enfourné.

Lorsque les légumes furent cuits, Jeanne les passa au mixeur pour en faire un velouté. Elle ajouta quelques herbes de Provence : thym, romarin et origan. Elle huma l’odeur se dégageant du plat tout en prenant une profonde inspiration. Le plat tant attendu était prêt, tout comme elle.

Quand elle se retourna, Jérémy les avait rejoints à table et se tenait aux côtés de César. Portant la soupière, c’est les larmes aux yeux que Jeanne s’approcha de la table. Elle se retenait de pleurer, il ne fallait pas que César perçoive son trouble. Elle posa la soupière sur la table puis demanda au petit garçon s’il en voulait. Sa mère lui ayant parlé de ce repas depuis des mois, c’est avec enthousiasme que le petit garçon acquiesça d’un mouvement de la tête. Il ne parlait pas et la plupart du temps se contentait de grognements pour exprimer son mécontentement. Pour la première fois, il semblait être de ce qu’on pourrait qualifier de « bonne humeur ». Lentement, Jeanne s’empara de la louche et servit le petit garçon.

Alors, elle s’assit en face de lui et le regarda manger sa soupe, doucement. De temps en temps, elle jetait un coup d’œil à Jeremy assis en face d’elle. Puis elle tendit le bras, lui prit la main et la serra très fort. Ils étaient enfin réunis. César avait quasiment mangé toute son assiette, ce n’était plus qu’une question de minutes. Alors, elle se remémora encore une fois ce jour terrible où Jérémy les avait quittés.

Ce matin-là, il y avait de la brume. César, âgé de seulement trois ans était déjà un enfant difficile. Il piquait des colères énormes et faisait tout le contraire de ce que sa mère lui disait. Cette nuit-là, il avait encore fait une crise et Jeanne ne parvenait pas à le maitriser. Jérémy lui avait alors dit qu’il allait gérer la situation et avait emmené le petit garçon avec lui au travail afin qu’elle puisse se reposer. Jeanne l’avait embrassé tendrement et la voiture s’était éloignée. Un mauvais pressentiment l’avait aussitôt assaillie.

Moins de deux heures après, la sonnerie du téléphone avait retenti. La terrible nouvelle avait été annoncée, froidement. La voiture de son mari avait quitté la route et avait fini sa course dans un platane. Jérémy avait été tué sur le coup, mais César n’avait rien eu : il avait miraculeusement été éjecté. L’enquête n’avait pas permis d’établir avec certitude ce qui s’était passé et l’affaire avait été classée sans suite. Les seules informations qui étaient parvenues à Jeanne sont que, pour une raison inconnue, le petit garçon était détaché et son doudou avait été retrouvé coincé entre le volant et l’airbag conducteur.

Les deux années qui avaient suivi, l’état de César s’était détérioré. Le diagnostic était tombé : il souffrait de schizophrénie. Les hallucinations de César avaient empiré tout comme ses colères et sa violence. Il n’avait pas pu être scolarisé et, malgré les médicaments qu’elle ne parvenait pas toujours à lui faire prendre, il restait incontrôlable. Il avait alors commencé à frapper sa mère, lui jetait quotidiennement des objets à la figure, lui tendait régulièrement des pièges en laissant trainer ses jouets afin qu’elle tombe du haut des escaliers et passait la quasi-totalité de ses journées à hurler sans aucune raison apparente. Six mois auparavant, elle s’était réveillée en sursaut, une douleur poignante dans le dos. Elle l’avait aperçu debout à côté du lit, un couteau de cuisine à la main. Elle avait vu des traces de sang sur sa chemise de nuit. Cet incident l’avait terrorisée et depuis elle s’enfermait la nuit dans sa chambre.

Elle avait alors beaucoup repensé à l’accident. Pourquoi César était-il détaché ? Pourquoi son doudou s’était-il retrouvé près du volant ? Dans tous les scénarios qu’elle imaginait, son fils était coupable. Qu’avait-il réellement fait à son père ? Il était capable de tant de violence et tellement intelligent pour son âge ! Le mal-être l’avait peu à peu envahie, ainsi que la culpabilité. Regarder son fils lui était devenu insupportable. Elle avait alors décidé d’en finir et s’était procuré du poison sur internet qu’elle avait injecté consciencieusement tous les matins dans la citrouille tout en la regardant pousser lentement.

Le petit garçon commença à somnoler puis s’écroula sur la table. Pour la première fois depuis le départ de Jérémy, Jeanne se sentit soulagée. Elle pleurait maintenant. Jamais elle ne se le pardonnerait, elle le savait. Elle regarda Jérémy qui lui souriait aussi à présent tout en lui rapprochant la soupière. Elle la prit alors à pleines mains et but le reste de soupe d’une traite. Quand elle reposa le récipient, elle entendit la sonnerie du four : le poulet était prêt. Cette sonnerie se fit soudain de plus en plus lointaine jusqu'à disparaître. Jérémy lui tendit alors la main qu’elle s’empressa de saisir. Elle se sentait bien, elle n’avait plus mal à ses membres endoloris, elle n’avait plus mal à son âme. Elle sourit alors à Jérémy et marcha avec lui vers la lumière. Elle était enfin pleinement heureuse.

 
Um einen Kommentar zu schreiben

Kas-A-Barh Interceltique

Mittwoch 18 September 2024 am 0:30:35

 

Nouvelle -- qui va avec le roman -- mais dont je ne me souviens pas l'année... Je devrais rajouter une section sur ce site ^^

En attendant, avant de perdre mon texte pour de bon, le voici !

----

Viviane Kermabon surfait sur la toile quand elle eut soudain une idée de génie, une idée qui, même si elle ne le savait pas encore, allait changer sa vie.

Ce matin-là, assise en terrasse au Starbucks de San Diego, elle sirotait nonchalamment un café latte saupoudré de vanille, tout en répondant à la centaine d’emails qui avaient fait leur apparition pendant la nuit. Il faisait beau, le mois de mai tirait sur sa fin, les vacances d’été pointaient leur nez. Il ne lui restait plus que quelques jours pour préparer son déménagement prévu la semaine suivante. Elle allait enfin rentrer en Bretagne, cette fois-ci pour y rester définitivement.

Menant une brillante carrière de professeur à l’Université de Californie, elle n’avait pas eu trop de mal à décrocher un poste à l’Université de Bretagne Sud et s’était vu confier la direction d’un nouveau laboratoire de physique quantique. C’était sûr, elle aurait du travail par-dessus la tête dès le mois de septembre, il lui fallait trouver quelque chose pour décompresser pendant l’été, pour se vider la tête afin de faire peau neuve pour la rentrée. C’est en pensant à ses vacances en Bretagne que les doigts de Viviane tapotèrent rapidement les mots-clefs magiques sous Google: “Festival Interceltique Lorient”. Elle passa en revue les différents concerts proposés. Elle hésita à prendre un billet pour Texas, le groupe star de l’année 2011, puis se ravisa. Elle voulait rencontrer de petits groupes, inconnus du grand public, des diamants bruts. Seulement voilà, comment trouver la perle rare parmi tous les petits groupes du festival ? C’est alors qu’elle eut une merveilleuse idée: devenir bénévole au FIL ! Elle fut agréablement surprise de voir que le festival cherchait encore des bénévoles et postula immédiatement dans la catégorie interprète, son anglais étant parfait.

Une semaine plus tard, alors qu’elle était à l’aéroport de San Diego et s’apprêtait à quitter l’Amérique définitivement, elle reçut un email sur son portable: sa candidature avait été acceptée ! Le voile de nostalgie qui l’avait envahie à son arrivée au terminal se leva soudain, laissant place à une bonne humeur qui ne la quitterait plus jusqu’au mois d’août.

Le jeudi 4 août 2011, ce fut la première réunion des interprètes au palais de congrès de Lorient. Viviane se vit attribuer deux groupes de Cornouailles : le groupe folk Pentorr et le groupe de danseurs Bolingey Troyl. Le soir même, elle se renseignait sur ses deux groupes sur le web, impatiente de rencontrer les artistes. Elle n’eut pas longtemps à attendre : le lendemain, ils débarquaient en Bretagne. La prise de contact fut des plus amicale, une ambiance joyeuse régnait à la cantine du Lycée Dupuy de Lôme. Rendez-vous pris pour le lendemain, la soirée s’annonçait des plus prometteuses.

Ayant abandonné ses groupes qui, exténués, préféraient se reposer avant les premiers spectacles prévus pour le lendemain, Viviane décida de flâner en ville. Les rues étaient déjà gorgées des premiers festivaliers, de nombreux groupes jouaient dans les bars de la rue Jules Ferry. Elle s’attarda un moment près de l’un deux puis continua son chemin jusqu’à la Taverne du Roi Morvan. Un petit groupe d’Irlandais jouait des morceaux traditionnels de musique folk. Tout de suite, la jeune femme se sentit en Irlande, pays qu’elle avait visité quelques années auparavant. Elle resta longtemps admirer les musiciens, émerveillée par la volupté des doigts parcourant la flûte, la précision de l’archer sur les cordes du violon qui ne jouait aucune fausse note.

Après avoir enchaîné une vingtaine de morceaux, le groupe s’accorda une petite pause arrosée de Guinness et de Kilkenny. Le violoniste qui l’avait remarquée lui proposa une bière qu’elle accepta avec grand plaisir. Ils commencèrent à discuter du festival puis de l’Irlande en général. Avec étonnement, Viviane apprit que le bel Irlandais avec qui elle était en train de discuter venait de Eyeries, un petit village de la péninsule de Beara qu’elle avait visité quelques années auparavant. Plus ils conversaient, plus Viviane avait l’impression de connaître l’étranger, sans pour autant comprendre pourquoi.

Ce fut lorsqu’elle évoqua le pub le plus haut d’Irlande, situé près de Kenmare, que la jeune femme comprit enfin son trouble. Elle avait déjà croisé cet homme, elle se rappelait maintenant avoir déjà été troublée par ses beaux yeux bleus irlandais : c’était six ans auparavant, lors d’une soirée improvisée dans ce bar perdu en haut d’une colline. Au même moment, elle put lire dans le regard de son interlocuteur que lui aussi venait enfin de se souvenir qu’ils s’étaient déjà rencontrés, le temps d’une soirée.

La discussion reprit alors de plus belle, les deux jeunes gens se remémorant cette soirée d’automne 2005 où une guerre musicale s’était déclarée entre les musiciens anglais et les musiciens irlandais qui animaient le pub. Ils rirent de bon cœur en parlant du peintre du village, qui avait alors insisté pour que Viviane visite sa galerie le lendemain.

Soudain, à leur grand étonnement, le bar annonça sa fermeture imminente : il était déjà 2 heures du matin, ils n’avaient pas vu le temps passer. Ils se donnèrent rendez-vous au même endroit pour le surlendemain, les deux ayant des activités programmées pour le lendemain soir.

Le lendemain midi, à la réunion des interprètes, Viviane avait du mal à émerger. Elle n’avait pas beaucoup dormi la nuit précédente, toute excitée par la rencontre improbable qui avait eu lieu. Elle avait repensé à celui qu’elle surnommait désormais son prince charmant entre sommeil et état végétatif. Sa binôme la sortit de ses songes : - Viviane, Viviane !!! - Oui ? Pardon... - Alors c’est ok pour ce soir, tu t’occupes des Pentorr et moi des Bolingey ? - Oui bien sûr, pas de problème !

L’après-midi passa bien vite, entre réservation de sandwichs et flânerie le long du quai de la Bretagne. Elle avait donné rendez-vous à son groupe à 18h pour les balances, ceux-ci devant se produire sur scène des 21h, au quai de la Bretagne. Dès qu’ils arrivèrent, elle assista ses protégés pour les réglages, puis s’occupa de les emmener à leur loge. Ensuite, l’attente fut un peu longue, les musiciens stressés n’étaient pas très bavards. Vint enfin le moment tant attendu : les artistes furent appelés à monter sur scène. Viviane se plaça auprès des ingés son, prête pour toute éventualité. Le concert démarra. Ce furent 1h30 de bonheur, avec l’immense privilège d’admirer les musiciens depuis le coté de la scène. Le public était surexcité, le groupe fit un carton !

Le lendemain démarra de la même façon que tous les autres jours : par la réunion des interprètes. Tous s’assuraient que le planning était bien ficelé, que les déplacements étaient arrangés. Ensuite, ce fut la première conférence de presse. C’était aussi la première conférence de presse de Viviane, les interprètes ne furent pas trop de deux pour assister le groupe folk et traduire à la volée questions et réponses. Les journalistes revinrent sur le succès du groupe la veille au soir. Les musiciens jouèrent un de leurs morceaux fétiches et puis ce fut autour d’un groupe de l’Ile de Man de s’exprimer. La conférence de presse à peine terminée, il fallut courir pour commander des sandwichs puis rejoindre le groupe de danse pour leur première performance à l’espace Marine.

Tout se déroula à merveille. Les danseurs évoluaient avec rapidité et légèreté, présentant danses traditionnelles et nouvelles chorégraphies de leur cru. Viviane les regarda se déplacer avec plaisir. Elle aurait bien dansé avec eux, ses jambes la démangeaient. Elle se promit de se renseigner pour rejoindre un cercle de danse à l’automne. Elle en avait longtemps rêvé, lorsqu’elle était lycéenne, mais était trop occupée à l’époque par ses diverses activités sportives.

La performance terminée, ils se dirigèrent tous vers le réfectoire afin de reprendre quelques forces pour la soirée. Viviane était impatiente de revoir son prince Irlandais, elle avait du mal à se concentrer sur la conversation. Après le repas, le groupe se dispersa en sous-groupes et elle se joignit à l’un d’eux pour aller se dégourdir les jambes salle Carnot. Plus qu’une heure avant son rendez-vous, danser allait la calmer !

Vers 23h, elle prit congé de ses nouveaux amis et se rendit à la vitesse de la lumière à la Taverne du Roi Morvan. Elle chercha son Irlandais un moment mais ne le vit pas. De dépit, elle s’installa à une table en compagnie d’une Kilkenny. Ce fut avec une demi-heure de retard qu’il pointa enfin son nez : il avait été retenu par ses amis, ne trouvant pas de prétexte pour s’éclipser. Ce retard fut bien vite oublié. De toute évidence, les deux amis étaient heureux de se retrouver. Viviane utilisa ce prétexte pour lui demander son numéro de téléphone, histoire de pouvoir se contacter si cela se reproduisait. Il le lui donna sur le champ. C’est alors que Viviane réalisa qu’elle ne connaissait même pas son nom, ils n’avaient pas pensé à se l’échanger, sans doute parce que celui de Viviane était clairement écrit sur son badge. « James » lui répondit-il. Elle rigola devant tant de banalité, à croire que tous les Irlandais s’appellent James ou Sean !

Cette seconde soirée en tête à tête fut à l’image de la première. Rires et anecdotes furent échangés. Puis ils se racontèrent leur vie un peu plus en détail. Elle fut surprise lorsque James lui demanda si elle était déjà sortie avec un Irlandais. Elle s’entendit bafouiller avant de répondre, gênée, les joues toutes rouges que « non, pas encore ». Voyant sa gêne, il enchaîna sur des questions bien moins personnelles : films préférés, musiques préférées, plats préférés. Cependant, Viviane était un peu mal à l’aise car cela ressemblait plus à un test de compatibilité qu’autre chose. C’est finalement elle qui le réorienta sur le violon, ce qui s’avéra être une source de conversation intarissable. Elle apprit d’ailleurs que bien que ce soit sa passion, ce n’était pas son métier : il était écrivain ! Encore une fois, le bar ferma et ils durent rentrer chacun de leur côté, mais se donnèrent rendez-vous pour dîner le lendemain soir.

La journée suivante passa très vite. Bien que l’emploi du temps soit complètement différent chaque jour, il était ponctué de réunions, concerts et conférences de presse. La machine était lancée, tout fonctionnait parfaitement. Vers 18h, Viviane retrouva James pour dîner. Elle avait pour mission de choisir le restaurant, mais ce n’était pas une tache facile lorsque l’on connaît encore très peu la personne. Gastronomique ? Café ? Pizzeria ? Quelle fourchette de prix ? Finalement, elle opta pour une solution intermédiaire et choisit un restaurant simple où étaient servies des moules frites. Étant partie de la région pendant plusieurs années, elle ne connaissait pas les restaurants de Lorient à part celui-là car elle y avait dîné en compagnie du commandant de police qui avait enquêté sur la mort de son frère l’été précédent.

C’est donc tout naturellement que cette fois-ci la conversation se trouva beaucoup plus sérieuse, beaucoup plus personnelle. Viviane raconta à James les circonstances qui l’avaient amenée à dîner dans ce même endroit, un an plus tôt jour pour jour. C’est d’avoir vu les membres de sa famille mourir de concert que Viviane avait réalisé que la Bretagne lui manquait. Elle avait éprouvé le besoin de renouer avec ses racines, d’autant plus qu’un de ses proches attendait d’être jugé en prison. Il fallut à Viviane toute la durée du repas pour raconter cette histoire à la fois compliquée, longue et douloureuse. C’est seulement quand elle eut fini qu’elle réalisa que c’était peut-être beaucoup d’informations pour quelqu’un qu’elle venait juste de rencontrer. Mais, à sa grande surprise, cette conversation les rapprocha. James avait lui-même un frère qui avait fait injustement de la prison alors qu’il oeuvrait pour la libération de son pays.

Ils durent malheureusement se séparer sur ces histoires chargées d’émotion : Viviane devait accompagner les Pentorr à Ploemeur. Lorsqu’ils arrivèrent à la petite cité côtière, la pluie commença à tomber. Le chaos régnait, les balances s’avérèrent plus difficiles à régler que prévu. Néanmoins, ils parvinrent à commencer le concert à l’heure. Malgré la pluie, une centaine de passants courageux s’étaient attroupés au pied du podium. Certains dansèrent pour se réchauffer au rythme du violon et de la guitare cornouaillais. La pluie amplifia, Viviane était gelée. Ce fut lorsqu’ils jouaient leur dernier morceau que la pluie eut finalement raison de l’équipement électrique. Les concerts suivants durent être annulés. Un mal pour un bien finalement puisque Viviane enchaîna avec une Nuit Interceltique au stade du Moustoir, en compagnie de sa meilleure amie Marie qui l’y attendait déjà. Les deux jeunes femmes trouvèrent un endroit abrité et se délectèrent du spectacle magnifique malgré les conditions déplorables. À la fin du spectacle, étant trempées, elles se dépêchèrent pour regagner la voiture et rentrer.

Les jours suivants furent rythmés de la même façon. Viviane et James s’accordaient des moments privilégiés dès qu’ils le pouvaient et leurs sentiments grandissaient au fur et à mesure. Le dernier samedi, après un dîner en tête-à-tête, elle le raccompagna à son hôtel. Au moment de se séparer, pour la première fois, il l’embrassa. Viviane n’avait jamais vécu quelque chose de semblable. Elle sentait que c’était l’homme de sa vie. Les deux amoureux étaient sur la même longueur d’onde. Leur harmonie grandissait lentement, mais sûrement.

Le dimanche arriva bien trop vite. C’était déjà le temps des adieux. Viviane n’eut pas le cœur à flâner au festival ce jour-là, James et elle décidèrent de se retrouver à l’aéroport. Blottie dans les bras de son prince, elle eut un pincement au cœur lorsque l’embarquement pour Dublin fut annoncé. Elle avait la gorge serrée, envie de pleurer, mais tous deux s’efforçaient de sourire afin de graver une image positive dans leurs mémoires. De la baie vitrée, elle put le voir monter dans l’avion. Puis celui-ci démarra et entama le roulage. Elle regarda l’avion décoller. Il emmenait l’amour de sa vie. Elle serra son portable contre son cœur comptant déjà les minutes impatiemment jusqu’à l’atterrissage à Dublin.

 
Um einen Kommentar zu schreiben

23h58

Mittwoch 18 September 2024 am 0:10:33

 

Il est 23h58. Je devrais dormir mais j'ai commencé à relire mon blog. Des bons souvenirs émergent. D'autres moins bons. Et soudain, stupeur... je tombe sur plusieurs posts ou j'avais partagé mes nouvelles, hébergées sur un site "pro", pour plus de sécurité !

ERREUR 404 ! WHAAAAAT ! "Page non trouvée"... alors c'est beau, c'est un joli bandeau animé, mais WHAAAAAAT ! Comment est-ce possible !? Sur le coup, je me dis que c'est pas grave, je vais mettre le texte en question ailleurs, en commentaire ou autre..

Mais voila, impossible de retrouver mes textes dans mon ordi ! Autant je me rappelle chaque mot de chaque poème que j'ai écrit, autant se rappeler chaque mot de chaque nouvelle est impossible (peut-être sous hypnose dans des conditions particulières ?)... Je suis triste, j'aimais beaucoup mes nouvelles...

C'est quand la fin de la pleine lune ? (et de la poisse ?)

 
  1 Kommentar

Demain, dès l'aube...

Donnerstag 12 September 2024 am 10:56:10

 

 
Um einen Kommentar zu schreiben

The Rose

Mittwoch 11 September 2024 am 22:13:49

 

It's been a while... Je n'ai pas vraiment envie de dire grand chose, juste envie de vous faire partager une chanson que j'aime beaucoup, qui est magnifique, et que j'ai eu envie d'écouter ce soir. Ça rappellera peut-être des souvenirs à Pégase s'il passe par la (merci d’être la pour moi !).

 
Um einen Kommentar zu schreiben







Derniers commentaires




Zab
26/9/2024
Zab
18/9/2024
Zab
03/8/2023
zabmam
04/5/2020
Lola
30/4/2020
zabmam
30/4/2020
zabmam
30/4/2020
zabmam
17/4/2020
zabmam
11/4/2020
Zab
11/4/2020

Blogroll


Ken
Angie
Brucenico
                     
Letzte nderung: 05/10/24 21:58